L’arrivée :
Certains parfums sont irremplaçables et celui qui remplit mes narines au départ de Paris le 24 Novembre est l’un d’entre eux. Pourtant habitué à voyager, je sais que je me lance cette fois-ci dans une aventure aussi nouvelle qu’ambitieuse. Je retrouve enfin cette saveur si particulière que j’appelle « la première fois ». Cela faisait bien longtemps que je ne l’avais retrouvé. Non pas celle que tu t’efforces d’inventer, non… celle qui t’enveloppe et dissémine cet arôme si particulier mêlant excitation et appréhension au plus profond. Tous nous la connaissons et pourtant, plus le temps passe moins nous la ressentons. Alors, bien sûr, la meilleure solution pour accepter cette perte de l’odorat est de se convaincre que son âge avançant, notre expérience atténue nos sens. Je dirais plutôt que l’âge accentue la fainéantise, car comme l’amour, « la première fois » est un sentiment qui s’entretient.
À peine le temps d’en profiter que me voici à Auckland. Dès la sortie de l’aéroport le karma semble bon. En attendant ma tente au contrôle de biosécurite, un couple repère mon gros sac de randonnée et s’approche en me tendant une bouteille de gaz pour réchaud. Cela tombe bien j’avais dû laisser la mienne au départ de Paris. Il s’en suit un passage rapide pour acheter de la nourriture, me remettre du décalage horaire et acheter les billets pour monter jusqu’à la pointe de l’île du Nord.
Le départ :
Après 8h de bus et une dernière nuit dans le confort du quotidien, me voilà donc au départ du Te Araroa. Un phare qui te plonge d’un côté dans l’immensité du Pacifique et de l’autre vers les terres ensablées et étroites de la pointe Nord. Je suis au Cape Reinga. Je tente d’enregistrer cette image au plus profond des bons souvenirs, conscient de l’aventure qui m’attend. Comme une motivation supplémentaire pour essayer d’atteindre le prochain phare, celui du point de ralliement final à Bluff, ville la plus australe des deux îles de Nouvelle Zélande.
Sur la route je rencontre un Australien lancé dans le même projet : Toby. Il n’est parti de son côté qu’avec 6 kg hors eau et nourriture, autant dire qu’il est au minimum ! Il n’a même pas de quoi chauffer ses aliments. Je me dis déjà qu’il y aura certainement un équilibre à trouver entre le poids de son sac et le mien qui paraît déjà trop lourd!
Chacun part à son rythme, on va se recroiser ! Les premiers pas se font de suite sous une pluie battante, comme pour te signifier que la facilité est finie. Bienvenue dans la vraie vie, celle où tu as besoin de faire des efforts pour avancer.
12,5 km le premier après midi, un coucher de soleil comme j’espère en voir souvent et une nuit sans encombres. Un deuxième Australien fait son apparition alors que l’on finit de manger. Lui aussi se lance sur la route. Le lendemain je pars pour 28 km. Après une première montée, le regard est porté sur les 90 km à venir le long de Ninety Miles Beach. Et ça, j’ai envie de vous le faire partager!
Malheureusement, cette première journée de 28 km a laissé des traces. Je la termine à 14h30 avec les épaules meurtries par les 23-25kg du sac à dos et une ampoule un peu plus imposante que les autres m’ayant obligé à quitter mes chaussures de marche pour terminer les 10 derniers kilomètres en sandales. Bref j’essaie de réparer tout ça, perce l’ampoule au ciseau et découpe la peau jusqu’au niveau des orteils.
Je mange rapidement, monte le campement et m’allonge. Il est 18 h. Je ne me réveillerai que dans 12 h.
À 6 h je commence donc à préparer les affaires mais je comprends vite qu’entre l’état du pied et le poids du sac, je ne pourrais pas repartir sans déjà prendre le risque d’être dans un état bien pire à l’issue des 30 km à faire dans la journée. Je regarde donc les deux australiens s’éloigner l’un après l’autre, j’ai toujours eu du mal à être à l’arrière.
Je m’y résous et alors que je commence à réfléchir à ce que je vais renvoyer en France, une famille de Néo Zélandais s’approche. Le couple va à pied jusqu’à Auckland et la mère de l’un d’entre eux les suit en voiture et prépare les repas. Devant mon état, ils me proposent rapidement à manger, des pansements pour ampoules et de me conduire jusqu’au prochain point où je pourrais trouver de l’eau et de l’électricité. Je décline tout sauf les pansements. Le couple part en marchant et alors que la mère revient, je décide finalement de lui demander si elle peut porter une partie de mes affaires jusqu’au prochain campement. Elle accepte de suite et je range alors toutes mes affaires dans sa voiture. Je conserve mon sac, de l’eau et de la nourriture pour la journée. Je la vois s’éloigner avec l’ensemble pendant que je finis de panser mes ampoules. Je lace mes chaussures en version très serrée. Il est 11h15 et je me lance à fond sur la plage pour parcourir les 28km le plus rapidement possible.
Après deux heures j’ai rattrapé le couple parti 30mn plus tôt et je décide avec leur accord, de passer le reste de la journée avec eux. N’ayant pas grand chose à offrir d’autre, que celui d’échanger avec eux. Au km 25 et malgré un rythme peu rapide, on rattrape Toby parti à 7h30 le matin, il apparaît au loin comme une silhouette errante sur une plage brûlée par le soleil de 16h.
Le même schéma se répète lors des 30km du lendemain. Et une première satisfaction des 100 premiers kilomètres parcourus à l’arrivée.
Maintenant, je décide de prendre deux jours de repos pour réparer les pieds et renvoyer des affaires en France avant d’attaquer 4 journées d’autonomie à travers les premières forêts du Nord, synonymes aussi des premières élévations du tracé. Elles sont apparamment redoutables d’après les retours d’expériences suivis par les australiens mais aussi d’après 2 Français croisés à l’auberge qui ont arrêtés leur route comme beaucoup d’autres dans ces forêts !
À suivre donc… La motivation est bien là ?
Allo Amaury!
Comme je te trouve courageux! Tu commences ton périple à la dure mais je suis confiante que tu entames l’un des plus beaux moments de ta jeune vie!
Heureuse de pouvoir te suivre. Merci de nous partager ce magnifique voyage.
Hâte de te lire à nouveau.
Louise-Ann xxx
Je « travaille » beaucoup pour profiter de tes messages, vidéo, bref pour utiliser la totalité de tes infirmations, j’espère
m’en sortir. Tu est un « chef », tu gères tout ça de façon de
maître. Merci de nous faire profiter de ce voyage, bon courage (pour ces pieds qui doivent s’endurcir). Gros bisous.
NANOU
Merci tatie!! Oui ma peau de bureau devait muer pour laisser place a la peau aventurière…. 😉
Coucou cousin,
Tu forces notre admiration ! Nos pensées t’accompagnent dans ton périple et nous avons hâte de lire tes prochaines aventures ! Quelle richesse ces rencontres…
Toute la p’tite famille Dudu t’embrasse
MERCI!! Un grand bonjour depuis les antipodes à toute la petite famille!! En esperant vous lire souvent 😉
Bonjour Amori je te suis pour la première fois je pense à toi régulièrement j’ai libéré mon bureau hier pour laissé place au jeunes je vais avoir le temps de suivre ton extraordinaire périple à bientot……
Ahah genial Marcel!! Oui, il est plein d’aventures!! Parfait pour les jeunes Marcel, je vais essayer de t’envoyer quelques belles photos 😉 On se voit bientot!!!
Les premiers pas sont toujours les plus difficiles. Même si au vu de ton périple je ne suis pas sûre que ce soit la phrase la plus appropriée ;)! Mais je sais que tu sauras prendre le temps d’y arriver tellement tu es borné (ne prends pas forcément ça pour un compliment ;)!) mais aussi courageux. Je sais aussi que les lieux qui t’entourent sont ta meilleure récompense. On est tous avec toi. Pleins de bisous Momo! Ta sister.
Ahah merci la soeurette !! Je le prendrai quand même comme un compliment ?
Coucou Amo. A cette heure ci, je te devine dans cette forêt apparemment plus hostile …courage mon grand, on pense très fort à toi.???
Cc poulet, j’espère que tu vas bien. Je vois que cette petite ampoule va être ta meilleure amie pendant un petit moment. Et en plus tu nous mets ton pied en gros plan, le rêve. En ce moment, tu dois être dans cette forêt en espérant que tu ne croises pas un All Black avec une grande envie de plaquage cathédrale, prépare ton raffut. Courage et fonce, on est avec toi
Et pour finir ce message sans queue ni tête, un petit proverbe Neo Z « Nous pouvons être tous ce que nous voulons devenir »
PS: Fini les proverbe mimi, à partir de vendredi prochain, on va envoyer du lourd ^^
Lolo tu peux continuer j’adore ces proverbes…. tu m’enverras le lien du site où tu les trouves 😉