L’adolescence aventurière

Kerikeri – Te Kuiti (650km sur le TA)

Une demi-journée pour s’avancer de 500km, aucun effort à fournir, c’est fou à quelle vitesse le corps se réhabitue au confort et à sa paresse naturelle. Arrivé le dimanche 10 Décembre à Hamilton à 19h, je me rends directement à l’auberge, je n’ai pas envie de voir ce qu’il y a autour, simplement de m’occuper de mon tendon d’Achille pour repartir à 100% ou presque. Le lendemain, changement d’auberge, passage à la pharmacie pour le talon, passage à la poste pour contrôler le colis renvoyé en France, passage au DOC pour préparer les 180km en canoë le long de la Whanganui river et puis tous les petits à côté à faire en période de break : donner des nouvelles, écrire et publier l’article des jours passés…

Mardi, test du talon : je fais environ 8km à pied. Je le sens, mais la douleur a diminué. Je prends donc la décision de repartir le lendemain. Sur le chemin retour, je m’arrête dans un magasin de trekking. Le vrai, celui qui t’apporte conseil, qui ne te vendra l’article que si cela est nécessaire. Il va même au delà, il me donne du coton en vente dans le magasin, car il n’est pas sûr que cela fera effet sur le talon. Ne sachant trop comment le remercier, je lui demande son mail pour au moins lui indiquer si cela fonctionne. Il me donne sa carte. C’est parfait, j’aurai également de quoi lui envoyer une photo avec un petit cadeau à la fin de l’aventure ! En suivant j’achète mon billet pour Te Kuiti, lave mon linge et me détends le reste de l’après-midi avec deux repas copieux (Melon, yaourt XXL et lentilles saucisses) !


Te Kuiti – Pureora Forest (58km – 500m D+)

Mercredi 13 Décembre
2h de bus pour me mener jusqu’à Te Kuiti. Je repars juste après manger autour de 12h. J’avais arrêté le TA à Kerikeri quasiment en sortant des hautes herbes longeant le cours d’eau, je reprends dans des hautes, voire très hautes herbes au bord d’un cours d’eau et en sandales. J’ai préféré gagner une journée de plus sur les chaussures pour laisser le talon tranquille. C’est à ce moment là que tu es content d’avoir mis le prix pour avoir des bonnes sandales avec de vraies semelles! Après 3h de marche j’ai parcouru environ 12 km. Il est 15h et je suis devant une petite table avec une chambre à air de tracteur pour faire office de bouée et de quoi planter la tente sous les pins longeant la rive à une dizaine de mètres. Ahah le spot est parfait mais je n’ai pas fait grand chose aujourd’hui. Et bien voilà nous y sommes! Cette fois-ci je m’arrête, c’est pour cela que j’ai pris ce bus! Je monte rapidement la tente et m’empresse de sauter à l’eau avec la bouée! Petite présentation du lieu dans la vidéo suivante. S’ensuit un rinçage dans la rivière, un repas et une longue séance de lecture au soleil puis sous ma tente! Je me lance dans Into the Wild in English!

Jeudi matin, je sais qu’une longue journée m’attend, pourtant pour la première fois, je traine un peu au lit. À 7h15, j’entends deux marcheurs passer à côté de la tente. Je me dis que je les rattraperai plus tard dans la journée au moment d’une de leurs pauses. Forcément, je ressens une petite appréhension au moment de lacer à nouveau mes chaussures. Je mets du coton au droit du talon et c’est parti, je me relance véritablement pour la première fois depuis 4 jours. Les sensations sont bonnes et je ne ressens que faiblement mon talon. J’ai l’impression de pouvoir remarcher à peu près correctement pour la première fois depuis le premier jour! Ça tombe bien le parcours au bord du cours d’eau est très étroit et nécessite vraiment les chaussures aujourd’hui. À 10h j’ai rattrapé les deux marcheurs. Il s’agit d’un couple de Canadiens. Je suis assez impressionné en me rapprochant, ils doivent avoir autour de 65 ans. Comme quoi, il n’y a pas d’âge ! Cela force le respect et donne une motivation supplémentaire, d’autant qu’ils n’ont sauté aucune étape ! Nous nous mettons à discuter. J’apprends que ce sont des habitués des marches au long cours, ils ont déjà fait le PCT (Pacific Crest Trail) le sentier des Appalaches et un troisième du Montana jusqu’à la côte ouest des US. Sacré palmarès ! Je pensais que le PCT était le sentier le plus dur au monde, ça n’est pas leur avis. Ils me disent que c’est bien plus facile que le TA qui est selon eux, avec le sentier partant du Montana, certainement le plus dur qu’ils aient réalisé. Il est vrai que chaque section est pour le moment vraiment différente avec son lot de difficultés et de nouveaux challenges. Puis nous nous séparons et j’avale les 30 kilomètres suivants. Le long de la grosse route, je m’avance en stop de 5km jusqu’au camping. Demain j’entre à nouveau dans la forêt. Cette fois on m’en a vanté la beauté ! En planifiant ma journée, je vois que le plus haut sommet ne se trouve pas sur le parcours du TA. On en fait le tour 200m plus bas! Je décide d’y monter, cela permettra en plus de rattraper les 5km de route sautés aujourd’hui ! Voilà les adaptations que je souhaitais pouvoir réaliser ! Je passe la fin d’après-midi à écrire et lire, je suis seul dans le camping, seul à pouvoir contempler la campagne vallonnée environnante, seul à écouter tous les bruits de la forêt qui m’entoure, aucune perturbation ne trouble ce moment, c’est aussi cela que je souhaitais! Des frissons me traversent en pensant à cette liberté dont j’ai la chance mais aussi la volonté de vouloir disposer! La sensation est jouissive. Ta vie semble être entre parenthèses, comme flottante dans un espace-temps qui s’allonge. Soudain tu ne cours plus après le temps, c’est lui qui te court après. Il serait naïf de croire que mon rapport au temps changera du tout au tout à mon retour, car la société a ses règles et son rythme. Mais je me questionne tout de même sur l’impact que cela aura dans ma manière de l’appréhender… C’est aussi cela la beauté du voyage, t’ouvrir l’esprit, le transformer ni en mieux ni en moins bien, simplement lui proposer de nouveaux chemins, de nouvelles possibilités. À toi de voir par la suite si tu les suis, et là ce n’est plus question que de choix.


Pureora Forest

Vendredi 15 Décembre (37km, 700D+)
Le départ à 9h n’est pas ce que l’on peut qualifier de très matinal. Les rayons du soleil tapent déjà fort mais heureusement, après 500m je pénètre sous le couvert végétal. En y entrant, tu as l’impression de pénétrer dans un sanctuaire, tu sais le genre de forêt primaire que tu as en tête. Il faut vraiment être convaincu de la disparition des dinosaures pour être certains de ne pas en croiser un dans la journée, car tout semble dater de ces temps anciens. Les arbres sont gigantesques, et abritent sur leurs branches d’autres espèces de plantes, type herbacés.

Les fougères (digne emblème de la Nouvelle-Zélande) elles aussi font plusieurs mètres de haut, rien à voir avec leur cousine européenne. Et puis la mousse et les lianes pendent sur tous ces arbres. Cette fois-ci, il y a un vrai chemin pour serpenter dans cette forêt. Il s’apparente même à une autoroute si l’on doit le comparer avec les forêts du Nord. Non pas par le nombre de personnes (je n’ai croisé qu’une vingtaine de personnes sur mes deux jours de traversée et toutes étaient cyclistes) mais sur la qualité du chemin. Il est large et bien tassé. D’ailleurs, et encore une fois, la générosité Néo Zélandaise est à souligner. Alors que je remettais du coton sur mon tendon d’Achille pour absorber les frictions de la chaussure, un couple de physiothérapeutes s’arrête et me donne quelques morceaux d’adhésifs sur mesure pour faire tenir l’ensemble sous la chaussette. Je repars de plus belle. Après 12km, je quitte ce tracé pour suivre la montée vers le sommet à 1165m. Les vélos ne passent pas ici c’est sûr, je retrouve un peu de racines et de boues et le couple de physio. Ils se sont arrêtés 5 mn avant d’arriver au sommet et n’iront pas plus loin. Ils me proposent de m’arrêter voir la vue avec eux, me tendent une tasse de café que j’accepte bien volontiers même si je ne bois jamais de café, et quelques noix et fruits secs. Lui est Irlandais, elle anglaise. Nous discutons 20 minutes après quoi, ils redescendent. Leur tenue n’est pas adaptée au vent qui règne ici. Rappelez-vous de ce couple, nous y reviendrons plus tard.

De mon côté, je poursuis jusqu’au sommet depuis lequel je peux profiter d’une superbe vue sur le lac Taupo. J’y reste une bonne heure à contempler ce paysage et cette campagne environnante, prends mon repas et repars. Après 4km, j’arrive à une intersection menant à une hut (sorte de cabane où tu peux trouver des sommiers). Mais il n’est que 14h et j’ai repéré une hut marquée sur la carte 15km plus loin. Je me lance donc dans sa direction. Elle n’est pas indiquée sur les panneaux et en arrivant au croisement à 17h, j’aperçois une trace ressemblant à un chemin. Il se dissimule derrière un tas de gravier servant à régénérer le tracé principal. En m’y avançant il apparaît rapidement qu’il n’est pas entretenu. La hut étant à environ 1km, je persiste, évitant au passage les plantes nocives que m’a montré le couple de physiologistes plus tôt dans la journée. Un autre signe que certaines rencontres tombent bien. Arrivé au point de la carte où la hut est indiquée, rien, aucune trace de cabane même ancienne, rien que de la végétation dense. J’arrête les recherches, il est 17h30 et il est temps de commencer à trouver à la fois une place où poser la tente et pas le choix, un point d’eau. Il ne me reste plus qu’un demi-litre. J’avais déjà repéré un camping plus loin. Celui-ci, je suis sûr qu’il existe car il est indiqué sur les panneaux du tracé. Mais voilà, il est encore à 10km une fois que j’aurai rejoint le chemin principal. J’en ai déjà parcouru 25, plus les deux que je viens de me rajouter. Sans compter que le ciel s’assombrit réellement. Je décide donc de rejoindre le chemin principal, manger rapidement une banane avec céréales pour reprendre de l’énergie, et je me lance à fond sur la route. En levant la tête j’espère que le ciel va tenir jusqu’à ce que je puisse planter ma tente. À 19h je passe sur un pont en dessous duquel se trouve un bras de rivière et un petit terrain relativement plat et herbacé. Il ne faut pas longtemps pour me décider. Le spot est parfait, je m’empresse de monter la tente, me jette à l’eau pour me rincer dans une eau à 10°. C’est parfait pour la récupération musculaire et se coucher propre. Un vrai luxe après des journées pareilles. La pluie ne tombe toujours pas et semble être passée. Je prends mon temps pour bien manger et me ravitailler. Un autre hasard de ce type d’aventure, tu planifies quelque chose et rien ne se passe comme tu l’as prévu. De la déception de ne pas trouver la cabane que tu souhaitais, tu rentres une heure plus tard dans l’excitation de tomber sur un endroit presque « tout confort ». Tu dois toujours être en mesure de t’adapter, avoir un coup d’avance pour ne pas être pris au dépourvu et encore un parce que rien n’est complètement certain quand tu pars en nature. Mais cette part d’imprévu lorsque tu pars le matin sans exactement savoir où tu vas dormir, ni où tu vas trouver de l’eau, qui tu vas rencontrer, ce qu’il va se passer, ce sont aussi toutes ces incertitudes qui me manquaient dans la vie de tous les jours. Je n’aime pas faire et refaire tout le temps la même chose. Cela m’ennuie très vite. On demande aux gens d’être de plus en plus spécialisés, rentabilité oblige. On te met dans une case et surtout reste y. Ne changeons rien, tout va bien. Pour moi, qui dit immobilité dit absence de mouvement et tout cela rime avec absence de vie. Le jour où je serai mort, à ce moment là, vous pourrez me mettre dans une case. Mais avant, je compte bien m’enrichir de toutes les expériences possibles. Une sage, encore elle, me dit souvent « la richesse est dans la pluralité ». C’est vrai et cela intègre la pluralité des gens qui t’entourent, la pluralité culturelle autour de toi mais aussi la pluralité de tes expériences de vie. Je préfère donc une vie active que je choisis de remplir par des expériences diverses, plutôt qu’une vie passive dans laquelle je suis le flot continu et perpétuel de la majorité. Chacun a sa nature, chacun a sa perception de vie, aucun chemin n’est ni meilleur ni moins bon, le tout est qu’il corresponde à ce que tu attends. Mais au fil des rencontres, j’ai croisé beaucoup de gens qui soit ne se sont jamais vraiment questionnés, soit par faute de volonté, n’ont jamais tenté le changement escompté. La société te fait suivre la route en gardant des œillères; une bonne manière de te rendre plus docile à ce qu’elle veut t’imposer. Tout va bien, ne changeons rien! Voilà aussi le flot des pensées qui te traversent l’esprit. Et pour montrer toute la force des coïncidences que tu peux vivre dans ce genre d’aventure, passons au lendemain.

Samedi 16 Décembre (39km et 200m D+) :
Je prends encore plus de temps ce matin, savourant mon petit déjeuner au bord de la rivière. Je pacte toutes mes affaires, lace ma chaussure droite et au moment de placer le coton sur le talon d’Achille, je me dis qu’il serait bon d’avoir d’autre adhésif. En effet j’ai essayé de retirer l’ensemble du bandage délicatement la veille, pour être en mesure de le réutiliser aujourd’hui n’ayant que le coton. Mais, l’adhésif ne colle plus grand chose et il serait bon d’en avoir d’autre au moins pour atteindre la prochaine ville. Eh bien je vous garantis que c’est la vérité, à ce moment précis, un homme apparaît sur le pont suivi d’une femme. Il s’agit du même couple de physiothérapeutes. Ils voient de suite que je suis sur le même pied qu’hier et me demandent comment ça va depuis le haut du pont. Pas le temps de répondre que j’essaye de réutiliser ce qu’ils m’ont fait la veille qu’il prend la route de la descente avec son vélo. Cette fois-ci il ne me pose pas l’adhésif sur le pied, il me laisse l’intégralité du rouleau. Qu’avez vous envie de dire dans ces moments là. Qu’est-ce qui fait en sorte que deux jours consécutifs, tu rencontres les mêmes bonnes personnes dans une forêt de 90 km de long exactement au moment où tu mets ou remets du coton autour de ton tendon d’Achille douloureux. Hier ou aujourd’hui, j’aurais pu les croiser au moment où je marchais, sur 40km ce n’aurait pas été un comble. Ou simplement sur une de mes pauses pour me ravitailler ou prendre un break. Non les deux jours, c’est tombé exactement sur les 5 minutes où je m’occupais du coton autour de mon tendon d’Achille. Il faut avouer que le hasard est ici poussé! Mais en réalité, cette situation m’est arrivée très souvent en voyage. Il faut donc générer ces hasards pour qu’ils se produisent.

Je me lance sur la route avec toujours la même douleur sur le tendon, mais je ne peux m’enlever le sourire des lèvres tant la situation m’apparaît inattendue. Je souhaitais faire une petite journée et à 14h deux campings apparaissent sur la pancarte. 5 et 11km. Je me dis que je vais m’arrêter à un des deux. Mais au premier, il s’agit juste d’une micro-cabane. J’aurais pu y dormir, mais il n’y a pas d’eau. Je décide donc de tenter ma chance avec le suivant. Idem.

Le problème c’est que je ne suis parti qu’avec 2,5l ce matin. J’ai déjà parcouru 27km et je sais que je n’aurais pas assez d’eau pour faire toute la nuit et recommencer à marcher le lendemain. Je décide donc de continuer. La priorité devient donc de trouver de l’eau. Je repère un pont à 6km, et tente d’économiser mon eau. Arrivé au pont, aucun moyen d’accès à l’eau sans vraiment risquer de se blesser. La végétation est dense, jonchée de ronces et les pentes abruptes. Je décide donc de continuer. Tu sais qu’en cas d’extrême urgence tu as cette possibilité. 1km après, je tire ma dernière gorgée. Cette fois j’avance à sec. J’ai repéré une rivière en bas de vallée mais c’est bien plus loin. Après 3km, un vélo passe, inespéré à 18h45 le soir. Je lui demande quelques gouttes pour être sûr de tenir jusque-là. Il me les donne bien volontiers. Lui aussi n’a plus beaucoup d’eau mais il a l’avantage de pouvoir couvrir une plus grande distance avec son vélo. Je le retrouve finalement 500m plus loin dans une petite source. Dans celle-ci, il est possible de se frayer un chemin. Je remplis mon camelback au maximum. Le cycliste est reparti se trouver une place pour camper. Il est maintenant 19h30 et cela devient ma nouvelle priorité. Mes jambes elles aussi sont fatiguées, et j’ai de l’eau donc je ne ferai pas le difficile ce soir. Finalement, je trouve un petit abri avec un banc à côté duquel coule un petit ruisseau. Ma tente, elle, devra s’acclimater au sol mêlant herbe et cailloux. Ce soir encore, je pourrais finalement me coucher à peu près propre et à peu près confortablement. Mais cette journée encore révèle toute l’attention et l’adaptation dont tu dois faire preuve à chaque moment. Finalement tout reste une question de maîtrise du risque.


Ongarue – Taumarunui – Owhango (45km)
Dimanche 17 Décembre
Je termine rapidement les 9 derniers kilomètres de la forêt et me dirige vers la prochaine ville Ongarue puis Taumarunui. En préparant les futures étapes, je sais qu’il va falloir que je parte avec 11 jours d’autonomie de Taumarunui, parce que je n’ai aucun supermarché jusqu’au départ des 155km en canoë le long de la rivière Whanganui. Comme tu es obligé d’être à deux, l’agence a trouvé une personne qui voulait bien partir le 29 décembre. Cela me va bien, je souhaitais rajouter deux jours de trekking dans le parc National du Tongariro et prendre un jour de break pour Noël. Je vais donc sauter 30km de route jusqu’à Owhango, cela compensera le tout. Arrivé en stop à Taumarunui, j’ai de la chance, le supermarché est ouvert mais aussi le magasin outdoor. Je décide de prendre du lyophilisé pour tester sur les longues autonomies que j’aurais à faire sur l’île du Sud. J’en achète pour 16 jours. Les 11 jours à pied + 5 jours en canoë (cela sera amené par l’agence). Je parcours les 5km qui me séparent de l’agence où je sais que je pourrais camper ce soir. À 16h je suis arrivé, fais la résa du canoë, trouve un lift pour m’amener jusqu’à Owhango le lendemain une fois que j’aurais suivi le briefing et rencontré mon doublon pour le canoë.

Lundi 18 Décembre (16km – 200m D+)
Après le briefing, je sais que je partirai avec une hollandaise de 39 ans. Elle ne fait pas très sportive mais a l’air sympa. Elle commence le TA ici et semble assez novice, elle n’a prévu que 3 jours de nourriture. Je lui indique que vu la date à laquelle on part, elle devrait en avoir pour 11… On n’est pas arrivé à Whanganui!!! je vous le dis. Du coup, la personne devant me déposer à Owhango lui propose de la ramener à Taumarunui pour compléter sa nourriture après quoi elle nous déposera finalement tous les deux à Owhango. Je comprends qu’elle voudrait bien attaquer les premiers pas avec moi.
Arrivés à 12h30 à Owhango la journée sera courte et nous nous lançons donc à deux dans la forêt de Tongariro. Le pas est un peu plus lent mais elle tient bon. Nous faisons 16km et 200m D+. C’est bien aussi, ça change des journées en solitaire. Cependant, tu es obligé de prendre une autre personne en considération. Je vais donc lui donner quelques tuyaux de plus mais ne souhaite pas prolonger trop longtemps le voyage à deux, nous n’avons pas le même rythme, c’est frustrant pour moi et dur pour elle. Cela ne nous empêche pas de passer une bonne journée.

Mardi 19 Décembre (20,5km et 600m D+)
Nous repartons ensemble ce matin et croisons un couple d’italien de 56ans, jeunes diront certains, mais idem, ils font l’intégralité du TA sans sauter aucune section. Je sens qu’elle est plus à la peine qu’hier. Elle prendra un break demain. Il y a une auberge à environ 1km du point où je prévois de camper. Elle le rejoindra donc ce soir. À midi, elle a besoin de s’arrêter pour manger. De mon côté je souhaite atteindre le sommet pour repartir sur des terrains moins pentus après la pause déjeuner. Nous nous séparons donc à ce moment et nous retrouverons soit le jour du départ en canoë soit un peu avant dans une auberge autour de Noël.
J’enchaîne après le repas les 8kms me séparant de mon point d’arrivée. Je campe ce soir à côté d’un cours d’eau le dernier point (si ce n’est l’auberge 1km plus loin) sur lequel je pourrais me ravitailler en eau pour les 35 prochains kilomètres et 1500m de D+. Ce passage demande une vraie organisation. Je prévois donc de partir après manger demain midi de manière à rejoindre une cabane marquée comme fermée sur les pentes du volcan mais dont je sais que l’on y a accès. Il n’y a pas d’eau mais au moins un toit pour s’abriter. Théoriquement, on n’a pas le droit d’y dormir mais il faut parfois faire abstraction de certaines règles lorsque tu es sur la route. Le lendemain, je partirai avant le lever du soleil de manière à essayer de le voir depuis le sommet du volcan.
Je passe la fin d’après-midi à me nettoyer, écrire et lire en profitant de la vue sur les contreforts des volcans.


Parc National Tongariro
Mercredi 20 Décembre (15km – 900m D+)
Pour limiter l’utilisation d’eau je décolle à 11h après un bon repas pour me rendre jusqu’à la cabane. Je fais les 9 premiers kms en moins de deux heures.

Je contourne les fumerolles situées quelques centaines de mètres plus haut sans savoir encore que la cabane se trouve juste à côté de l’une d’entre elles. Au dessus de la forêt, le minéral prend le dessus et les traces volcaniques se font sentir par des reflets de souffre jaunâtre et d’oxyde de fer rouge. Le temps est parfait, ciel bleu et venteux. En croisant un guide, il me dit que les agences n’opèrent pas aujourd’hui à cause des bourrasques de vent. Cela fait descendre le nombre de touristes sur les flancs, de 1500 personnes à environ une cinquantaine. C’est parfait, je vais être plus tranquille dans la montée, et si personne ne me vire de la cabane, je pourrais arriver avant tous les touristes le lendemain au sommet.
Je parcours les 6 derniers km et 700m de D+ à un bon rythme et à 15h je suis arrivé. Une fois la forêt passée tu sais que tu rentres sur les flancs d’un volcan en sentant cette odeur d’oeuf pourri. J’espère qu’elle sera un peu moins forte dans la cabane et effectivement, on ne la perçoit presque plus.
Malgré un vent qui souffle fort, la vue sur les environs est magnifique ! Notamment sur le lac Rotoaira au premier plan et Taupo au second. Il est 15h et j’ai toute l’après-midi pour en profiter.

J’aperçois également au loin les forêts Pureora et Tongariro traversées dans la semaine. C’est impressionnant la route que l’on peut faire en si peu de temps. C’est impressionnant le peu dont nous avons véritablement besoin pour vivre et être heureux. Il manque simplement les proches et amis, et là, tout serait parfait! Mais pour le reste toutes mes affaires sont celles dans mon sac à dos, et chaque moment est vécu comme si c’était le dernier. J’apprécie chaque cuillère de ma nourriture, chaque gorgée prise parce que je ne suis pas dans l’abondance. À trop en avoir, on en oublie véritablement le goût des choses.

Le couple d’Italiens a finalement choisi de suivre mon plan et nous nous retrouvons à 3 dans la cabane ce soir.

À18h, nous savons que plus personne ne viendra nous en sortir et nous nous installons confortablement. La journée de demain commencera tôt pour tous les trois puisqu’ils veulent eux aussi profiter du lever du soleil. Nous nous faisons un bon repas et le sujet est à la météo car le vent continue de souffler très fort. Le vent a soufflé à 90-100km/h d’après les responsables du camping où ils étaient ce matin. Il faudra donc voir si l’on part ou pas.
Dans la nuit, les rafales de vent ont souvent fait trembler les murs de la cabane. Je n’avais pas passé une nuit aussi hachée depuis le début de l’aventure.

Jeudi 21 décembre (21km – 600m D+)

À 2h, le réveil de Claude sonne, et les bourrasques font trembler les murs! Dans ces moments tu te dis, si le vent est déjà si fort ici je risque prendre cher 600m plus haut une fois sur les crêtes. Tu es bien au chaud dans ton lit, pourquoi te lever et prendre tous ces risques? Il y a plusieurs raisons. Tout d’abord, vous l’avez compris, je n’aime pas toujours faire la même chose. Il va être bon d’appréhender ma journée d’une autre manière en débutant dans le noir à la frontale. Et puis il y a l’excitation de vivre un lever de soleil depuis le haut d’un volcan, l’excitation de faire des choses en dehors de ta zone de confort, enfin, il y a la beauté de marcher sous les étoiles car, si le vent souffle si fort c’est qu’il n’y a pas de nuages. Mais avant tout cela il faut convaincre ton esprit qu’après tous ces efforts, il sera dans un réel état d’émerveillement. Car pour l’heure, il te dit « qu’est ce que tu fous ? Reste au chaud dans ton duvet! Pourquoi veux-tu prendre ces risques? » Ce à quoi tu dois lui répondre, « parce que je vis et jamais je ne me sens aussi vivant qu’en sortant de mes zones de confort!  » Et me voilà à me préparer un bon petit déjeuner ! Œuf, saucisses, fromage le tout en lyophilisé. Je m’habille chaudement et au moment de sortir, je tombe sous une pluie d’étoiles. Le vent s’est atténué, mais le froid est bien présent. Cette rigueur contraste avec la douceur du spectacle qui se trame au dessus de ma tête. Aussi, pour apaiser les efforts que j’impose à mon corps, il me suffit de lever les yeux au ciel pour être transporté ailleurs. Ton esprit arrête alors de se focaliser sur les difficultés, et se retrouve plongé dans des galaxies infinies. Mon pas devient rapide et mon corps se réchauffe. Je te propose de voir le cadre en vidéo. Je laisse Claude et Gisella à l’arrière et prends les devants. Arrivé au Blue lake, le vent a repris de plus belle, cette fois, pas le temps de lever les yeux au ciel, il faut se concentrer pour avancer. Si tu n’as pas peur d’avoir mal aux oreilles, je te propose un petit aperçu en image et surtout en son. Après une petite accalmie, les pentes me faisant ressortir du cratère sont de nouveau exposées. Et cette fois-ci, désolé mais je n’ai pas pu prendre de vidéo. Je pense avoir pris des rafales d’au moins 100km/h, peut-être plus pour celles qui m’ont obligé à me coucher ou prendre appui contre des rochers. J’atteins le sommet au-dessus du lac émeraude et c’est là que je subis non plus des rafales mais un vent continu à ces mêmes vitesses sur environ 200m. Il te pousse vers les pentes extérieures, pas de falaise heureusement, mais la capuche de la doudoune va dans tous les sens. Même mise sur la tête, elle me fouette le visage. Je me dis qu’il faut rapidement me sortir de là et prends le pas de course. Mais pas celui où tu es droit comme un I, non, là tu dois te propulser à chaque impulsion dans le sens contraire du vent sans quoi il t’emporte, surtout avec le poids du sac à dos! Je voulais des frissons, de l’excitation, je peux vous dire que j’en ai eu! Plus qu’une centaine de mètres à gravir un peu moins exposés et je trouve un abri derrière des rochers.

Je suis arrivé à temps, le soleil n’a pas encore fait son apparition. Je me prépare alors rapidement une petite soupe. La réaction à chaud de cette ascension dans cette vidéo.


Et puis arrive enfin le moment où tu peux apercevoir les premiers rayons du soleil. Une sensation hors norme. D’autant plus lorsque tu l’obtiens après des efforts pareils. Au moment où les premiers rayons viennent réchauffer les quatre couches de vêtement recouvrant ta peau, au moment où ces mêmes rayons font apparaître les contours bien définis des volcans et lacs qui t’entourent, au moment où ils font apparaître les couleurs minérales de tous ces paysages, alors à ce moment précis, tout ce que tu viens de vivre devient la meilleure expérience de ta vie!

Je vous propose de voir ce lever de soleil bien au chaud dans cette vidéo.

Finalement, parvenir à ce même résultat sans difficulté serait bien moins glorifiant. Dans la vie, on n’a jamais rien sans rien, du moins pour la très grande majorité d’entre nous. Tout ce que tu obtiens demande des efforts et du travail. Mais dans le fond, je dirais que le bien-être ressenti lorsque tu obtiens ce que tu cherchais est à la hauteur des efforts que tu as dû fournir! Autant vous dire que de là où je me trouvais, j’étais certainement un des hommes le plus heureux de notre belle planète !

Et pour vous faire partager un peu cela, retrouvez le cadre dont je vous parle depuis tout à l’heure dans cette vidéo.

Les photos suivent ci-dessous :

 

 

 

Après une heure, il faut que je bouge pour me réchauffer. Je prends donc le chemin de la descente passant par le cratère du volcan.

Il s’ensuit un long chemin dans un décor volcanique puis à travers une végétation rase. Le tout est magnifique. Les premiers touristes rencontrés n’apparaissent que vers 8h. C’est une file interminable de personnes de toutes nationalités. J’ai vraiment le sourire de me dire que j’ai vécu le Tongariro d’une manière que 99,99% ne vivront jamais. Il n’est pas si compliqué de faire des choses différentes de la très grande majorité. Il te suffit pour cela de faire un petit pas à côté de ta zone de confort, et tu te libères de presque tout le monde. Aujourd’hui, et pendant près de 5h, nous n’étions que 3 (le couple d’italien et moi) à arpenter et profiter du Tongariro. Bientôt il sera envahi par près de 1000 à 2000 personnes. Tu te rends alors compte de la façon dont la société formate les gens de la même manière, toutes nationalités comprises! Un vrai troupeau de moutons les uns derrière les autres. Voilà ce que je ressens en les voyant tous passer. Mon chemin se détourne enfin de cette file continue avec laquelle je suis à contresens. Là encore, peut-être une belle métaphore de mon envie de ne pas suivre la masse. Je me retrouve à nouveau seul à arpenter les espaces tout simplement parce que je suis sorti de la great walk. Je peux à nouveau respirer!

J’atteins Whakapapa à 10h45 après 22km et 600m de D+. Je suis claqué, j’ai faim mais je vais avoir le temps de récupérer dans les prochains jours. Je viens de vivre une expérience hors normes et là, est la plus belle récompense !

Vendredi 22 Décembre (17km – 450 D+)
Je voulais m’autoriser de faire autre chose que le TA en prenant ce bus. Aujourd’hui, j’ai donc décidé d’aller voir deux lacs volcaniques situés entre les volcans Ruapehu et Ngauruhoe. J’aurais souhaité pouvoir monter en haut du Ruapehu mais il est enneigé et dans les nuages aujourd’hui. Alors j’adapte. Ce sera une plus petite journée, d’autant que je peux partir avec un sac allégé. Après les émotions de la veille, bien sûr cette journée me paraît un peu plus morose d’autant que le temps n’est pas au rendez-vous.

Mais cela fait partie du jeu. Les moments moins excitants décuplent tous les autres. Cela ne m’empêche pas de profiter de la vue sur les deux lacs, après quoi et peut être pour l’une des premières fois, je pense un peu à la suite, sur le chemin retour. L’avenir au retour en France! C’est bien aussi de préparer cela, s’il y a des changements à opérer, cela me semble être le bon moment. Prendre le temps de se poser pour cette réflexion me semble aussi important pour laisser germer les envies…

Samedi 23 Décembre – 20km
Petite journée de transition pour rejoindre le point d’entrée du parc national. La journée étant pluvieuse, je ne perds pas de temps en chemin et avale les 20km en 4h. Hormis le tendon d’Achille toujours douloureux mais pour lequel j’ai trouvé la cause du problème, le corps s’habitue de plus en plus au poids et à la distance. À l’arrivée je retrouve le couple d’italiens et nous passerons Noël dans l’auberge de jeunesse avant de repartir sur la route mardi. Une bonne manière de digérer la force des bons moments vécus et repartir avec une motivation intacte pour une autre aventure qui apportera elle aussi son lot d’excitation, la descente de la rivière Whanganui sur environ 155km.

Je vous souhaite à tous un très bon Noël et une très bonne nouvelle année en avance. Car une fois dans les gorges de la rivière je n’aurais plus aucune connexion jusqu’au 3 janvier, date de mon arrivée théorique à Whanganui.

31 commentaires sur “L’adolescence aventurière”

  1. Génial ! Merci de nous faire partager cette aventure et ses réflexions intérieures. Joyeux Noël qui sera des plus originaux…. Mais comme tu veux aller à contre courant, rien d’extraordinaire ?

    1. Ahah merci Gueguette !! Et bé tu vois tu l’as trouve pour moi… Comme quoi ça pousse quand même à la réflexion ce genre d’aventure ? À toi aussi! Et une très bonne année !!

  2. Vraiment magnifique. Quel plaisir tu dois avoir. Des nouvelles sensations et de nouveaux paysages sans cesse renouvelés.
    J’imagine que Noël va être un peu calme. Saches que nous sommes en pensée avec Toi.
    Nous avons reçu un colis de Rita et Manfred. Il ont également pensé à toi ( une bouteille de Riesling millésimé des coteaux du Rhin).
    Reprends un max de force, parce qu’il est possible que tu sois obligé de pagayer un peu plus que prévu.Cela fait partie du jeu. Il faut s’adapter.
    A plus pour de nouvelles aventures.
    Je t’embrasse.

  3. Cher Amaury,
    Ma cousine Vivou (que tu connais) et moi venons de regarder le début de ton magnifique exploit ! je découvre un petit cousin aventurier, certes, mais réfléchi, philosophe et écrivain qui permet de partager la découverte de cette aventure !
    Tes parents peuvent être fiers de toi, comme je le suis également de mon petit cousin du Périgord !
    Tous les cousins de Paris te souhaitent un JOYEUX NOEL
    Encore bravo et gros bisous de Paris
    On attend avec impatience la suite ….
    Florence

    1. Merci Florence!! Très bonne année à toi maintenant! Content que vous suiviez ce périple et surtout que l’écriture vous plaise!! Venant d’une experte comme toi, du ministère qui plus est, je prends ces compliments comme autant d’encouragements pour continuer! Passe la bonne année et un grand bonjour à tous les cousins Parisiens!!

  4. Toujours un grand plaisir de te lire. Merci de partager ta belle aventure avec nous, je découvre la Nouvelle-Zélande avec toi. On sent que tu savoures chaque moment c’est merveilleux. Joyeux Noël Amaury! XX

    1. Très bonne année Loulou j’ai vu que les plages de Floride avaient l’air sympa en ce réveillon !!! On se voit au début du printemps ?

  5. Joyeux noël cousin !
    Tu prendras ton repas de noël au 14 juillet !
    Bravo car non seulement tu le vis mais tu nous le fais vivre aussi… c’est génial !
    On va voir si tu descends aussi bien les fleuves de NZ que ceux de Vendée !
    Bises

    1. Merci cousin! Yes ça a presque été une promenade de santé ce trip en canoë à côté des rivières et rapides vendéens ! Du coup j’ai terminé les 175km en 4jours finalement!! ?
      Merci pour tous ces encouragements ! Très bonne année à la famille!! Des bisous

  6. Cher Amaury,
    Ma cousine Vivou (que tu connais) et moi venons de regarder le début de ton magnifique exploit ! je découvre un petit cousin aventurier, certes, mais réfléchi, philosophe et écrivain qui permet de partager la découverte de cette aventure !
    Tes parents peuvent être fiers de toi, comme je le suis également de mon petit cousin du Périgord !
    Tous les cousins de Paris te souhaitent un JOYEUX NOEL
    Encore bravo et gros bisous de Paris
    On attend avec impatience la suite ….
    Florence

  7. JOYEUX NOEL Amo. Ton périple ressemble à un feuilleton où chaque jour offre son lot de belles rencontres et de paysages magnifiques. Bravo pour ta volonté de choisir les chemins de traverses et non les autoroutes de randonneurs.
    A l’année prochaine pour de nouvelles aventures !…

  8. Génial!!! Tu sais combien j’apprécie les récits d’aventurier…mais alors là, partager l’aventure de mon Amo en quasi direct, avec en plus images et vidéos, quel kif ?Je reconnais bien là ta générosité de ne pas garder ces moments de pure bonheur que pour toi. Vivement la suite…et pas d’inquiétudes pour le canoë, je crois bien que je t’ai tout appris…???Bises

    1. Oui effectivement !! 175km en 4jours, les séjours vendéens ont été bénéfiques !! Merci prof ? peut être bien que maintenant l’élève aura dépasse le maître ! ?

  9. Ton écriture est magnifique!! À chaque fois, je n’ai pas envie que ça s’arrête !
    Ton sens du détail nous fais réellement voyager avec toi. Merci de partager de tout ça !!
    Profites bien et prends soin de toi. Un très joyeux noël et une très bonne année qui va être des plus mémorables ?

    1. Merci Doudou pour tous ces compliments ! Très content que tu suives l’aventure!! Très bonne année à toi et Mathieu!!! On se voit au printemps avant mon départ vers l’ouest!! ? Des bisous!!

  10. Amaury ..tout le clan Chellois suit ton avancée et ta progression …j’étais gelé en lisant la montée du volcan.
    Nous te souhaitons de bonnes fêtes de fin d’année et une fin de trajet aussi bonne que le début..Continue de nous faire rêver ….bonne année, bon voyage, bonnes pérégrinations … Un Marsouin

    1. Merci Didou!! Marsouin parmi les marsouin! J’espère que tu as pu profiter des paysages malgré le froid ? une très bonne année et santé à tous les 3 sur Chelles! Je vous embrasse en attendant de vous revoir au bout de cette aventure!! ?

  11. Magnifique. C’est « ushuaya », » faut pas rêver », « voyage en terre inconnue » , « Planète terre » en mieux!!!!!!!!

    1. Il va falloir que je me reconvertisse alors, même si je sais bien que le regard n’est peut être pas forcément des plus objectif ? au moins ça donne envie de continuer! ? Merci pour vos encouragements tonton-tatie

  12. Ce poulet un vrai régal de lire ton récit, tu vends du rêve à la pelle, j’espère que le tendon va mieux mais je ne me fais pas trop de souci pour toi, tu as le mental d’un winner. En attendant de tes nouvelles, je te souhaite bon courage pour la suite et continu de nous faire rêver.
    Biz a bientôt

  13. Bien sûr, je ne suis pas capable de faire ce que tu fais AMO, mais pouvoir participer à tout ce que tu ressens durant ton chemin confortablement installée dans mon fauteuil, j’apprécie beaucoup d’autant plus que tu nous fais partager tous tes ressentis et ta philosophie de la vie. Ton carnet de voyage est exaltant et nous tient en alène !!!
    Je te souhaite de passer ce Nouvel An sur ton canoë avec encore beaucoup de belles rencontres, aventures, et de découvertes de paysages mais aussi de ressources nouvelles puisées en toi-même qu’on sent en train d’émerger.
    Gros bisous de France
    MM

  14. Bonjour Amo,
    Par un beau soleil aujourd’hui, je veux te remercier comme à chaque fois pour ton énergie et ton écriture. Nous avons beaucoup de chance de profiter de ton aventure. Je sais qu’actuellement tu es hors portée… je crois avec une Hollandaise sur ton bateau… il me tarde de lire la suite ! Très gros bisous pour ce 31 décembre et surtout très très Bonne Année 2018 !

    1. Merci tatie !! J’ai beau ouo de chance que vous puissiez la suivre et surtout avec autant d’intérêt ! Une très bonne année à toi tatie !!! Gros bisous depuis Whanganui où je suis arrivé hier ?

  15. Une très bonne année Amau! on pense bien fort à toi depuis Bordeaux et Périgueux!
    C’est un vrai plaisir de te suivre!
    Plein de grooos bisous

    1. Très bonne année 2018, à la jeune maman et toute ta petite famille ? Content que tu puisses le suivre et gros bisous à vous !! Depuis Wellington ?

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