L’épilogue

 

Jeudi 22 février (24,5 km – 650m D+ / 150m D-)

Je viens de passer 4 jours à Wanaka. Je ne voulais pas en passer autant mais le cyclone a amené la pluie et le froid. Alors j’ai prolongé l’attente. Cela m’a permis de préparer la suite de ce grand voyage. J’ai maintenant ma date de départ de la Nouvelle-Zélande. Je m’envolerai le 24 Avril pour Miami pour rejoindre ma famille Québécoise ?. Ce matin, le beau temps est revenu et avec lui, les paysages toujours plus beaux. En effet, la dissipation des nuages a permis de laisser apparaître la neige tombée sur toutes les montagnes alentour.

Il n’en faut pas plus pour faire monter la motivation à 300%. Je prends mon temps car il a fallu réserver la nuit à Queenstown tant la ville est touristique. La première nuit disponible était dimanche, ce qui me laisse 4 jours pour arriver. Je vais pouvoir reprendre tranquillement, mais le timing avec le temps est une fois de plus parfait. Après avoir rechargé le sac sur les épaules, je prends la direction du lac pour rejoindre le sentier. La première musique qui passe ce matin est REM « everybody hurt ». La chanson combinée au décor mêlant montagne, lac et neige apparaissant devant moi, me donnent un sourire que je ne peux pas me décrocher du visage. Tout est simplement parfait, j’ai une fois de plus toutes les conditions réunies pour apprécier cette aventure.

Je me sais chanceux et j’en profite pleinement. Même la neige que je n’avais pas trop depuis le début est apparue et devrait m’entourer dans les prochains jours sur les sommets. Je prends donc mon temps aujourd’hui, mange au bord du lac pour profiter du paysage et m’arrêterai à 16h15 pour savourer la fin de journée ensoleillée en montagne. À plusieurs reprises, je ne peux m’empêcher de penser à la fin du trajet qui approche. Et le mot qui me revient est « déjà ». Bien sûr, à de nombreux moments j’ai souhaité ce moment, mais maintenant qu’il se rapproche, une appréhension de ce qui s’en vient après se fait sentir. Il n’y a que du bon, et je suis aussi excité de terminer un si gros projet, après tant d’efforts. Mais, depuis bientôt 3 mois maintenant, c’est mon mode de vie. Je ne suis pas plus malheureux qu’avant, bien au contraire. Les difficultés, les manques, rendent les bons moments encore plus intenses, les émotions sont décuplées. Et si, bien sûr, une petite routine s’installe, je vais de surprise en surprise, jour après jour. Je ne sais pas ce qui m’attend, tout est découverte et c’est certainement un peu tout cela combiné que je n’ai pas envie d’arrêter. En même temps, il faut rester dedans car il reste 400 km à parcourir, donc des efforts doivent encore être fournis. Mais plus que jamais, j’ai envie de profiter de cette aventure et de ce mode de vie. Je le dis depuis le début, ce qui me pousse dans la plupart de mes projets, c’est de vivre des expériences de vie différentes. Elles me permettent d’apprendre toujours de nouvelles choses, de me confronter à ce que je ne connais pas. Celle-ci aura été particulièrement intense car je ne la dois qu’à moi-même. Je n’ai jamais pu me reposer sur quelqu’un. C’est très gratifiant et satisfaisant de savoir que ce que tu pensais pouvoir faire en théorie n’est pas que pure imagination de ton esprit. Tu l’as fait et vécu dans les faits, tu l’as mis en pratique. Cela te donne nécessairement une force supplémentaire. Pour quoi? On verra bien. L’heure du bilan approche donc et je commence à prendre un peu de recul sur le chemin parcouru.

 

Vendredi 23 février (16,2 km – 1 500m D+ / 1 550m D-)

Aujourd’hui, les articulations vont être mises à rude épreuve. Le profil de l’étape est très pentu! Comme je ne suis pas pressé pour arriver à Queenstown, je ne vais pas faire une grande distance mais plutôt passer les principaux sommets de cette traversée. Après avoir marché dans la boue, les racines, le sable, sur la route, j’atteins enfin des portions enneigées. Les traces des derniers jours sont encore présentes pour mon plus grand plaisir. Comme pour continuer à me surprendre, les montagnes se sont drapées de leur manteau d’hiver en plein été.

La pureté des sommets contraste avec la végétation brûlée des sections inférieures. À trois reprises aujourd’hui, je passerais la limite des deux.

Est-ce une manière de me saluer, de garder le meilleur pour la fin. C’est la dernière section de montagne que je passe avant la ligne d’arrivée, et ces montagnes m’offrent leur plus belle tenue.

Et si je peux autant en profiter, c’est que le temps est au beau fixe. L’attente à Wanaka aura donc été judicieuse pour profiter de toutes ces vues. Marcher dans la neige n’aura pas été simple, je suis tombé trois fois. Heureusement que les sections enneigées étaient limitées car les pentes, elles, étaient vraiment raides. En montée, comme en descente.

J’arrive à la hut escomptée relativement tôt, 15h, mais n’irai pas plus loin. Je veux profiter de ces derniers moments en montagne sur le Te Araroa.

Samedi 24 février (33 km – 1500m D+ / 1500m D-)

Je commence cette nouvelle journée par une bonne montée, histoire de me mettre en jambe. Au bout de l’arête s’ouvre encore une vue splendide.

 

C’est certainement la plus grande différence que j’ai pu remarquer entre les montagnes Néo-Zélandaises et Françaises ; l’espace et les perspectives dénués de toute habitation, et de toutes traces humaines (hormis une petite clôture qui traine parfois dans le décor au loin). Tu te sens vraiment au milieu du bush, dans des vallées énormes, alors que tu ne te trouves qu’à quelques dizaines de kilomètres à vol d’oiseau des petites villes les plus proches. La descente en suivant est tout aussi raide et laisse place à un tracé très sinueux suivant la rivière. L’étroitesse du chemin associée à la forte pente que tu suis de travers oblige une certaine gymnastique des chevilles. Lorsque tu combines cela avec des arbres piquants, des herbes cachant le chemin et de la semi escalade/désescalade, tu te dis que l’on souhaite vraiment te donner l’envie d’arriver au bout. Dans ces moments, il faut simplement ne plus réfléchir au plaisir et garder le cap. Cette section passée, je pousse donc pour atteindre le second et dernier col de la journée sur lequel je compte prendre une bonne pause repas. Je prends souvent maintenant le temps pour faire une micro-sieste. J’en ai parlé avec mon patron, il est plutôt novateur et m’a accordé ce droit. Je vous garantis que cela devrait presque devenir une règle en entreprise pour ceux qui le souhaitent, tant l’énergie que tu retrouves derrière est importante. J’avale donc les kilomètres suivants, jusqu’à atteindre le lac Hayes au sud d’Arrotown. Au bout du lac, je suis à sec en eau. Il est 18h30. Je décide donc d’aller frapper à une porte de la prochaine maison sur mon chemin que je repère 1km plus loin. Une mamie ouvre la porte, je lui donne environ 65 ans, j’apprendrai plus tard qu’elle en a 81. Quand je lui demande s’il serait possible de prendre un peu d’eau, elle me répond de suite après m’avoir regardé de haut en bas « bien sûr, rentre et recharge au robinet. Veux-tu une tasse de thé ? ». J’accepte bien sûr. Il faut s’imaginer, le gars barbu avec son sac à dos, son look de basketteur mal habillé et transpirant frappant à votre porte. Mais elle n’a pas mis longtemps à prendre sa décision. Après avoir rechargé en eau, je m’avance donc dans le salon. Le thé est chaud et les petits gâteaux de sortie. On se met à papoter, et de fil en aiguille, elle me propose de planter ma tente dans le jardin, de prendre une douche et de manger. Autant vous dire que je ne me fais pas prier longtemps. Au contraire, je dirais que j’ai été aussi rapide à accepter, qu’elle, à ouvrir la porte après que je me sois présenté. Après une heure d’échange, je m’en vais donc planter la tente et prendre ma douche. À mon retour, je constate qu’une salade fraîche de légumes est sur la table, à côté de pommes de terre et carottes bouillies. Le poisson frais est en train d’être tourné sur la poêle. Le vin blanc est débouché. Bref, je vais pouvoir déguster tout ce qui me manque lorsque je suis sur la route. Tout est succulent, forcément, et l’on passe la soirée à échanger et refaire le monde.

C’est qu’à 81 ans, elle a vu la Nouvelle-Zélande évoluer. J’en apprends donc pas mal sur la vie d’antan. Ses grands-parents venaient d’Écosse, et sont arrivés dans les années 1860 ici. Un sacré voyage! À l’époque, tu quittais ton pays et ta famille pour toujours. Elle me raconte que dans la région isolée du Mont Cook, une femme était restée deux ans sans en voir une autre par exemple, signe de l’isolement de ces régions à cette époque. À certains moments de la discussion, mon esprit s’évade et prends du recul sur le moment. Je regarde par la grande baie vitrée du salon les derniers rayons du soleil se coucher sur le lac. Je peux profiter de la chaleur et du confort d’une maison où la porte s’est gentiment ouverte devant moi. J’aime écouter et passer du temps avec les anciens, ils t’en apprennent beaucoup sur ce qu’était la vie avant. C’est pour moi une autre manière de comprendre comment elle a évolué. Ce pourrait être ma propre grand-mère me racontant ses histoires. Et voilà comment au cours d’une même journée, tu passes de l’émerveillement, au ras-le-bol, à l’apprentissage de l’histoire du pays par le regard de ceux qui l’on fait, à un moment magique rendu possible par l’humanité de la personne t’offrant le gîte et le couvert. J’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs journées en une. En y pensant ce soir une fois dans ma tente, je sais qu’il n’y a que ce genre d’aventures pour t’offrir une si grande diversité et intensité d’émotions en l’espace de quelques heures. Je m’endors comme un loir ce soir.

Dimanche 25 février (20 km)
Au matin, je pacte toutes mes affaires et plie ma tente à mon réveil. Je ne prends pas mon petit déjeuner comme d’habitude depuis mon duvet, je pense que Patricia aura préparé quelque chose. Et si tel n’est pas le cas, eh bien je le prendrai en chemin. Une fois tout plié, je m’avance donc dans la maison où je la trouve devant les JO. À mon arrivée, elle éteint tout et me dit de venir prendre le « breakfast ». Est-ce que je veux des œufs sur mes toasts ? « Of course you want » se répond elle directement. Elle lit dans mes pensées. Je me retrouve donc avec le déjeuner royal : œuf-fromage-toast, céréales, fruits, marmelade de gingembre et lait. La totale! Je prends donc mon temps et échange encore tout un moment, avant de sonner l’heure du départ. Le mail est pris et comme promis, je lui enverrai la photo-finish. Encore une parenthèse inattendue vraiment hors normes qui fait non seulement du bien au ventre mais aussi au moral.

La suite de la journée est rapide jusqu’à Queenstown, ville très touristique dans laquelle je ne m’attarde pas. Je rejoins mon auberge pour me reposer pour les prochains jours. J’ai toute l’après-midi au calme.

Lundi 26 février (34km – 500m D+/ 100m D-)
Comme pour la traversée des deux grosses rivières, le tracé s’arrête d’un côté du lac (à Queenstown) pour reprendre de l’autre. Ces sections sont très frustrantes parce qu’on te dit : « démerde-toi, tout ce que tu fais là c’est de l’extra et du non intéressant voire du dangereux, car le long de la route ». Cette fois-ci, 80 km me séparent du point de départ sur l’autre rive du lac. Plutôt que de prendre un minibus, je décide de faire du stop. Je ne m’en sors pas trop mal et me fais déposer après avoir pris deux voitures, à 10 km du départ. Il est 10h45, la journée est donc déjà bien entamée. Je décide de faire une grosse après-midi pour rejoindre la deuxième hut du trajet 24 km après le point de reprise du TA. Le départ est presque une autoroute, tant le tracé est large et bien entretenu. Lorsque tu empruntes un chemin touristique en NZ, tu le ressens de suite.

Et puis, dès lors que tu bifurques de ce chemin, te voilà revenu sur la bonne vieille trace nature, où tu te trempes les pieds en quelques pas entre les herbes hautes et la mousse gorgée d’eau.

Tu le sais maintenant, cela fait partie de l’environnement et des conditions que tu t’attends à retrouver. Tu l’acceptes tel que c’est et cela te permet d’apprécier encore un peu plus ce qui t’entoure. J’arriverais à la hut à 19h. En allant me rincer dans la rivière, j’ai la surprise après 5mn de tomber nez à nez avec un taureau massif. Heureusement, il semble calme et reste brouter à 10 mètres de moi. Je reste moi aussi calme tout en gardant un œil sur lui pendant que je m’habille.

Mardi 27 février (42 km – 200m D+/ 350m D-)
Today, I walked.

 

Mercredi 28 février (38 km – 100m D+/200m D-)
Today, I walked hard again. Et toujours les pieds dans l’eau.

 

Jeudi 1 Mars (30 km – 1250m D+/ 1250m D-)
Devant moi, ce sont les dernières sections de forêts, et avec elles les dernières difficultés. Je retrouve donc aujourd’hui l’alternance sans discontinu des montées et descentes, la boue, les racines, les traversées de rivières et les hautes herbes. Autant dire que les pieds sont mouillés du matin au soir. Mais après tout le chemin déjà parcouru, tu es en mesure de garder ton esprit focus sur ce qui t’entoure, de telle manière que les difficultés se transforment en simple étape sur le chemin. C’est que le forgeron commence à avoir pas mal forgé maintenant! Quand la tête y est, tout est beaucoup plus simple et appréciable. Je l’ai souvent dit mais la force de l’esprit dans ces aventures est incalculable. Je dirai qu’il fait 80% du travail. J’en ai une preuve encore plus irréfutable avec l’histoire d’un marcheur du TA dans cette même forêt que je traverse. Ce dernier marchait donc le long du tracé le long des arêtes, quand de violentes rafales de vent se sont levées sans discontinuer. Dans le précédent article, je racontais la manière dont le vent exerçait une emprise psychologique inconsciente et l’impact physique qu’il pouvait induire. Cette personne s’est donc retrouvée en plein vent sur les arêtes. Pris de frayeur, bousculé dans les pentes, il a pris peur et a dû se mettre à ramper pendant plus de 3h le long de ces arêtes. Son seul objectif était de s’en sortir. Il raconte n’avoir jamais eu aussi peur de sa vie. La montée d’adrénaline induite ne lui a pas permis de sentir qu’il était en train d’entamer ses genoux. Je pense que les images parlent d’elles-mêmes.

Il a fait une journée supplémentaire de 27 km avant de faire du stop pour rejoindre l’hôpital et éviter toute infection. Comment peut-on ne rien sentir lorsqu’on attaque à ce point nos genoux, si ce n’est lorsque notre esprit est en contrôle total parce qu’il sent que la situation devient vitale? C’est donc bien qu’en pratiquant et forçant un peu notre esprit, notre corps est capable d’aller très loin. Tout au long de ce TA, s’il y a bien une chose que j’ai ressentie, c’est à quel point mon esprit avait le contrôle sur mon corps et de ce fait, de quelle manière en prenant le contrôle total sur l’esprit, je pouvais mener le corps de plus en plus loin. Ce n’est pas qu’une histoire d’entraînement ou de capacité physique. En apprenant à appréhender ces ressentis, ton champ des possibles s’élargit encore un peu plus. Il n’y a que toi pour lui mettre des barrières. Encore un bon exemple donc de la force de notre volonté à travers une histoire vécue sur le TA.

 

Vendredi 2 mars (36 km – 1450m D+/ 1450m D-)
Aujourd’hui, pour l’une des premières fois du TA, je vais faire la journée complète en groupe. J’accompagne un couple de Français, Sylvain et Cécile, une Suédoise de 51 ans : Eva et un Australien de 50 ans : Bill. Une autre manière d’appréhender le chemin pour moi. Nous passons une très bonne et longue journée pour arriver dans une ferme où le propriétaire a aménagé un dortoir avec douche et dortoirs. Sommaire mais luxueux pour nous. J’ai besoin de recharger en nourriture et prendrai donc une journée de break le lendemain avec Eva et Bill. Une bonne manière de se ressourcer après avoir fait la moitié des 330 km restants en 4 jours et demi et avant les dernières difficultés en forêt. Ce sera en plus pour moi l’occasion de découvrir ces nouvelles personnes. Il est intéressant de voir de quelle manière tu peux partager, échanger rapidement. C’est vraiment une petite communauté intergénérationnelle venue de toutes les parties du monde, avec chacun nos ambitions et nos envies. Mais quelle que soit la raison pour laquelle tu es là, tu partages et passes par des sensations et émotions similaires. Nous sommes tous en mesure de comprendre les difficultés et les bons moments des autres. C’est donc tout naturellement que se forment des liens rapides.

Samedi 3 Mars (repos)

Je ne le dis pas trop mais toutes ces personnes de 50 ans et plus m’impressionnent. Leur résilience, après tous ces kilomètres alors même que tu sens toi-même parfois des douleurs à 30 ans te fait dire que tu peux aller encore plus loin. Je suis donc très content d’être avec Bill et Éva aujourd’hui, un bon moyen d’échanger et prendre le temps le long du chemin. Naturellement, Bill pense à faire un repas commun ce soir. Je comptais également le proposer et Eva est de suite enchantée par l’idée. L’aventure est solitaire bien sûr, mais ces moments passés à plusieurs sont des moments privilégiés. Nous le savons tous les trois, et le préparons donc comme il se doit. Nous partons avec Éva pour se ravitailler en nourriture et faire les courses pour ce soir. Nous nous en sortons plutôt bien et rentrons pour midi. Toute l’après-midi est donc à nous autour du feu que Bill a préparé. Chacun vogue d’abord à ses activités, puis vient le moment d’échange.

Plutôt générales au départ, les conversations peuvent ici rapidement devenir plus personnelles, tant la proximité avec l’intimité des autres est importante. Ce sera ainsi une de mes meilleures après-midi d’échange vécu ici, sans surplus, sans faux-semblant. Gagnés par la faim, on se met donc à cuisiner notre repas de salade composée, pâtes-crème-salami. Le tout sur une playlist concoctée en début d’après-midi. Une vraie journée pour se ressourcer au coin du feu!

Dimanche 4 mars (27 km – 900m D+ / 900m D-)
Ce matin Bill part plus tôt tandis qu’Eva et moi partons en même temps. Nous ne tarderons pas trop à rattraper Bill. Les couleurs du matin entre brumes, nuages et lumière sont simplement extraordinaires.

 

Je commence déjà à repasser un peu, le film de ce périple dans ma tête. Tu ne peux pas t’en empêcher. La fin de l’aventure approche, et tu sais qu’il faut profiter de tous ces derniers bons moments. Nous le savons tous les trois. Nous avançons à très bon rythme et en s’arrêtant pour manger, il ne reste plus que 3 km à parcourir. Eva et moi nous arrêterons quand Bill préférera continuer. C’est ça qui est bien, chacun fait ce qui lui plaît selon ses envies. Nous nous arrêtons donc à 14h, soit demi-journée, mais la prochaine hut est trop loin et je n’ai pas envie de camper dans la boue ce soir. Je ne sais pas si je reverrai Bill sur le TA, comme les autres avant finalement. Mais l’avantage ici est le côté éphémère des rencontres qui rime souvent avec la qualité de ces dernières. Éva compte faire à peu près les mêmes étapes que moi d’ici à la fin et nous décidons donc de terminer ensemble rejoignant un Américain demain qui nous attend dans la hut suivante. Nous profiterons d’une bonne après-midi et soirée ensoleillée.

 

Lundi 5 Mars (29 km – 1250m D+ / 950m D-)
Nous pensons qu’une grosse journée nous attend aujourd’hui et partons à 7h30. Mais Éva avance très bien et nous parcourons 21 km sous la pluie dont 8 km dans la boue ce matin avant de manger. Je prends toujours plus de plaisir maintenant dans ces conditions difficiles et peux faire abstraction de ces dernières. Je termine ces 29 km à 14h en pleine forme, malgré les dénivelés, malgré les conditions. Nous retrouvons Spoun (surnom de l’Américain) et finirons ensemble avec également un autre français Adrien qui a fait l’île du Sud. Il ne reste que 3 jours maintenant (108 km). Demain est la dernière journée « challengeante ». Cette après-midi, c’est partie de yam et nourriture devant le feu dans la dernière toute petite hut dans laquelle je reste.

Un moment particulier, partagé, dans lequel j’essaye de profiter de chaque minute.

Mardi 6 Mars (30 km – 430m D-)
Le feu ne crépite plus ce matin. Il a laissé la place à de l’air humidifié par la pluie intense qui s’abat sur le toit. La symphonie des mauvais jours est à l’œuvre. Mais il en faudra plus pour nous arrêter. À vrai dire, je suis sur-motivé pour attaquer cette dernière journée technique ponctuée de boue et racines. Alors, après avoir ouvert les yeux et abattu les 550 crans de la fermeture éclair de mon duvet, je ne mets pas longtemps à être près. Quitte à remettre les affaires mouillées et boueuses de la veille, autant qu’il pleuve, ça lavera un peu. Nous partons donc à quatre dans la forêt où les flaques de boue sont à leur apogée. Les racines se sont dorées de leur revêtement le plus glissant ; au menu, c’est mousse et lichen humide à volonté. Bref, rien de nouveau ou pire que ce que j’ai déjà traversé sur l’île du Nord. J’ai presque envie d’en profiter. Nous avancerons à bon rythme le long d’un ancien chemin minier mis en place par les Chinois pour la recherche d’or. Ce dernier est beaucoup plus roulant et n’offre pas de difficultés particulières.

Certaines traces de l’activité se trouvent encore sur le chemin. Nous ne prendrons cependant pas le temps d’ouvrir les yeux pour la pépite aujourd’hui, l’objectif est de sortir pour la dernière fois de la forêt sans blessure. Après 3h de marche, la pluie cesse, les nuages se dégagent et le soleil trouve même quelques percées à travers les grands arbres et fougères Néo-Zélandaises. Les pieds glissent toujours autant. Depuis Wanaka, les trous de mes chaussures s’agrandissent chaque jour un peu plus. Les splash ou sploush s’échappant de chacun de mes pas, sont autant d’occasion à la boue de m’adoucir la peau. Les bâtons sont eux aussi proches du bout. Toute la pointe en ferraille a été rongée et les embouts en plastique restants s’arrondissent de jour en jour.

Pour autant, la danse des bâtons est aujourd’hui bien réglée pour avancer dans ces conditions et j’aime le revêtement moelleux de la boue et du chemin de forêt. Après 25 km et 6h de marche, le chemin s’élargit enfin sur un parking en castine. Nous nous regardons tous d’un air de dire, ça y est, c’est fini. Plus rien de technique devant nous jusqu’à la fin. Cela vaut bien le coup de s’asseoir pour s’alimenter et réchauffer les corps devant les rayons du soleil. À l’arrivée 5 km plus loin à Colac Bay, je me fais un festin avec entrecôte frites en entrée, énorme burger frites en plat et fondant au chocolat boules de glaces et chantilly en dessert.

Je suis rassasié juste comme il le fallait (enfin je le crois à ce moment là). En plantant la tente ce soir, je peux entendre l’océan. Cela n’avait plus été le cas depuis un mois et demi maintenant.

Mercredi 7 Mars (46km – 150m D+ – 150m D-)
Ce matin, nous continuons donc à quatre et arrivons après 500 mètres le long de la plage.

Le signe annonciateur de la ligne d’arrivée. Nous sommes deux (Éva et moi) sur les quatre, à avoir débuté de Cape Reinga. Adrien et Spoun ont commencé à Ship Cove sur l’île du Sud. Aussi, en voyant ces 26 km de plage qui nous attendent aujourd’hui, nous ne pouvons revenir, sur les premiers pas réalisés il y a maintenant plus de 3 mois le long de Ninety Miles Beach. Si proche et pourtant si loin, nous comprenons dans le regard de l’autre tout le chemin parcouru. Je me remémore de mon côté tous ces bons moments vécus, tous ces efforts que j’ai eus à fournir, les risques qu’il a fallu prendre parfois, mais aussi l’intensité de chaque minute ressentie tout au long de cette aventure.

D’ailleurs, les quelques crampes d’estomac, me font dire que jusqu’au bout il va falloir aller puiser dans les réserves. Je ne sais pas s’il s’agit d’un coup de froid, d’une indigestion ou tout simplement d’un trop-plein de nourriture engloutie hier soir, mais pour la première fois du tracé, je ressens une gêne physique non liée au chemin. Je me dis quand même que c’est le signe d’une bonne gestion de la nourriture, de l’eau naturelle puisée un peu partout, et d’adaptation par rapport aux conditions climatiques. Ma seule erreur aura donc été de trop manger hier soir. Tant pis, je vais serrer les dents aujourd’hui et demain. Nous arriverons assez tard ce soir car nous avons pris le temps ce matin et ce midi. Nous avons donc fait 32 km cet après-midi. Je me sens très faible ce soir et suis pas loin de tomber dans les pommes après manger. Je leur demande donc de ne pas partir trop tôt le lendemain. C’est le dernier jour et je dois voir comment mon état va évoluer. Mais je n’ai aucune envie de louper cette dernière journée, et m’endors avec la conviction que je ferai ces 34 derniers kilomètres demain.

Jeudi 8 Mars (34 km – L’arrivée à Bluff)
Comme cela ne va pas vraiment mieux ce matin, je décide de me focaliser exclusivement sur la marche, j’essaie de faire abstraction des crampes d’estomac. Je pense qu’il s’agit vraiment du dîner trop copieux de l’avant-veille et donc, malgré les douleurs induites, je n’ai pas de raison de craindre d’aggraver la situation en partant. Nous longeons d’abord les marées au sud d’Invercargill, puis très longtemps, je dirais même trop longtemps, une grosse route (16 km). Une manière de mettre ta résilience à l’épreuve jusqu’au dernier moment. Nous apercevons Bluff, si proche et encore si loin. Lorsque finalement nous arrivons à l’entrée, alors, c’est déjà un peu l’explosion de joie.

D’abord, parce que les 8 derniers kilomètres seront le long d’un sentier en bord de mer et non en bord de route, et parce que tu rêves depuis si longtemps de voir ce panneau devant les yeux que cela te semble presque un peu irréaliste de l’avoir devant toi.

Nous prenons un peu de distance au départ, comme pour laisser l’espace aux autres de savourer, et intérioriser ces moments. Et puis, lorsque 500 mètres avant l’arrivée, nous distinguons le phare de Bluff, ainsi que quelques TA hikers venus nous attendre, nous commençons à courir vers le panneau d’arrivée. Nous avons la chance d’être reçus dans une allée de sept autres TA hikers, dont Bill fait partie, avant de tomber dans les bras les uns des autres. Trois d’entre eux nous attendent depuis deux jours, et nous pourrons donc même sabrer champagne et bière à l’arrivée ! Pour le coup, je n’aurais pas pu espérer meilleure arrivée que celle-ci ! Bien sûr cela vaut bien les photos de groupe et les photos personnelles.

Un restaurant délivrant des médailles se trouve juste au-dessus et nous décidons donc d’aller fêter cela autour d’un bon repas (il sera léger pour moi, je ne vais pas aggraver mon cas).

Tout d’un coup, un car de chinois débarque et les flashs retentissent à nouveau devant ce point. En regardant la scène, je suis content de voir la différence de saveur que peut avoir ce piquet entre eux et nous. Je prendrai quelques minutes à l’écart pour aussi savourer ce moment et prendre une réaction à chaud en vidéo. Je vais prendre quelques jours de repos pour digérer, me réacclimater et réfléchir aux prochaines étapes avant de repartir sur la route.

J’espère que vous aurez pris plaisir à suivre cette expérience de vie. Une expérience que je recommande à tous au moins une fois dans votre vie. Bien sûr, le voyage pour moi ne se termine pas là, et je compte bien continuer à vous faire partager les prochaines aventures.


Avant de conclure, dressons rapidement le bilan comptable :

Exactement 100 jours de voyage incluant 70 jours de marches et 30 jours de repos, arrêts… pour parcourir 2350 km (je ne compte que le chemin parcouru le long du Te Araroa ici) soit environ 33,6km par jour marché.

En distinguant les deux îles maintenant, j’ai fait une moyenne de 31,8km/jr marché sur l’île du nord et de 35,1km/jr marché sur l’île du sud. Soit une belle évolution au regard des dénivelés beaucoup plus importants au sud.


Le mot de la fin sera pour ce cours poème écrit rapidement après mon arrivée :

« À toi Te Araroa, »

Everest de la randonnée encore préservé,
Sais-tu au combien d’efforts tu m’as demandé ?
À mon ego, ta longueur s’est opposée,
De mes limites, tu as su me faire approcher.
Mêlant difficulté et intérêt dans un seul mot : « diversité »,
Quelle belle leçon tu m’auras donné.
Car, plus grand et plus fort que jamais,
Tu auras su me faire arriver.
Alors, si parfois je t’ai injurié,
Sache qu’une très bonne image de toi je garderai.
Ni idéaliste, ni enjolivée,
Une simple expérience de vie, intense et vraie.

 

18 commentaires sur “L’épilogue”

  1. FELICITATION gros, tout simplement admirable ce que tu as réalisé. Que dire de plus si ce n’est merci de nous faire partager ton voyage et nous fêterons dignement cette arrivée ainsi que les prochaines étapes de ton périple à ton retour.
    Une deuxième fois n’est pas coutume, je garde en tête mon challenge de citation par message et je pense que celle là se prête au moment:
    « Tout homme à un don inné qui lui permet d’accomplir certains actes impossibles à aucun autre »
    « Le bonheur est dans la satisfaction du devoir accompli, dans l’équilibre des forces et le juste emploi de l’être entier; dans le travail, bienfaiteur suprême, qui donne la santé, qui règle et pacifie l’univers »
    Alors encore une fois, bravo poulet

    1. Merci l’artiste!! Deja tu as tenu tout le long avec ces citations qui auront ete mon fil rouge 😉 D’une certaine maniere toi aussi tu as travaille ta resilience 🙂
      Et je vois que tu as garde les meilleures pour la fin, elles sont bien bonnes!!
      Merci donc pour ton soutien en continu tres apprecie par ici! J’espere que tout roule de ton cote et que tu vas continue a suivre la suite! Voir meme laisser les petites citations fil rouge 😉 La bise poulet!

  2. Salut Amo , je vois que tu es un vrai guerrier , tu dépasses le maître .
    Merci de nous faire partager tout cela.
    Bonne continuation.
    Bises
    Oliv’

    1. Merci Olive!! Content que tu es pu suivre l’aventure, j’espere que cela va continuer!! 😉
      J’espere que tout va bien de ton cote et te dis a tres bientot!
      Bises

  3. J’aime bien ton « mot de la fin ».
    Je crois que c’est un bon résumé de l’expérience que tu viens de vivre.
    Je ne vois rien à ajouter à ton texte. Tout y est.
    Encore une fois toutes mes Félicitations.

    En principe la remontée vers le Nord sera plus tranquille. Tant mieux.
    Il n’empêche que tu auras sûrement des choses intéressantes à partager avec Nous.
    A plus et encore BRAVO.

    1. Merci les parents!! Les chiens ne font pas des chats, et si je peux faire tout cela, c’est aussi parce que vous avez assure une base aussi solide!!
      La route continue donc oui, parce que, comme on me l’a toujours dit, la richesse est dans la pluralite 😉

  4. Hello Momo,
    J’ai enfin rattrapé mon retard dans la lecture de ton périple.
    Alors pour commencer un grand BRAVO pour tout ce que tu as accompli, je suis très fière de toi. Je suis contente et en même temps épatée que tu sois arrivé au bout de cette première expérience extraordinaire. Malgré tes écrits assez détaillés, je crois qu’on a du mal à se rendre compte à quel point ça a pu être difficile et éprouvant. Mais par contre il n’est pas difficile de s’imaginer que chaque moment a dû être exceptionnel. Si bien que je pense que chacun d’entre nous a pu se dire en lisant ton récit, « moi aussi j’ai envie de vivre ça ». Et oui moi aussi, et tu sais à quel point je n’aime pas dépasser mes limites ;)!!! Pourtant en te lisant je me sentirais presque pousser des ailes ;)!
    En te lisant, je me demande aussi comment je vais retrouver tes articulations à ton retour…! Ca va être le chantier! La séance ostéo sera pas de trop même si je suis ravie de voir que ton corps tient extrêmement bien le choc!!!! Enfin tu comprendras bien que je serai dans l’obligation de doubler le tarif ;)!
    Savoures ton repos bien mérité! Et profites bien de ce dernier mois en NZ , qui j’en suis sûre, te réserve encore d’inoubliables aventures!
    Pleins de bisous,
    Ta sister

    1. Merci la sister!! Et tu excuseras certainement mon cote tetu qui n’a pas du s’arranger pendant ce periple 😉 (et mes fautes d’accent, j’ai un clavier anglais devant moi) Mais promis je ferai des efforts! 🙂
      Je ne peux que te souhaiter de vivre ce genre d’experience, nous n’avons qu’une vie et elle passe tres vite !
      Je vois que tu commences, ca y est, a prendre de la bouteille, suffisamment pour rediscuter des tarifs negocies pendant 25 ans et detailles noir sur blanc dans un contrat cadre! 🙂 Bon je le savais un peu d’avance, c’est le risque lorsque l’on va chez des ostheo a succes!! 😉

      Merci pour ton soutien, gros bisous!!

  5. Tu as su nous tenir en haleine pendant tout ton périple. Nous avons admiré les paysages magnifiques que tu as traversés. Nous avons partagé tes joies, tes difficultés et tes belles rencontres. L’arrivée a Bluff vient couronner cette première « saison » de ton voyage et ton petit poème est une petite merveille de concision… Bravo !

    1. Merci tatie, tonton!! Egalement pour votre soutien en continu tout au long de ce periple!! J’espere que la suite sera tout aussi intense 🙂 mais je ne m’en fait pas trop pour cela, de belles choses sont à venir cette annee 😉

  6. Tu as réussis ton aventure avec classe! Ta détermination, ton sens organisationnel, ta forme physique, et tes stratégies t’ont apportés au bout de « ton rêve ». Même si c’était décrit avec toutes tes émotions, de notre fauteuil bien au chaud, il est certain que nous ne pouvons réaliser à sa mesure comment est grande cette réalisation que tu viens de vivre. Je suis très heureuse pour toi. Il me semble que tu en parlais de ce projet et voilà Check!
    Et pour moi, c’est comme si je venais de lire le dernier chapitre de mon livre…….en espérant qu’il y aura un tome -2-
    Et si en prime, tu y ajoutais une histoire d’amour……hummmmmm…. ce serait le summum.
    À bientôt!
    Mamilou , Bisous

    1. Ahah, merci beaucoup Loulou pour ce commentaire et aussi pour le soutien tout au long de ce projet!! Et t’inquiète, je vais faire en sorte de satisfaire ton dernier souhait également ? il suffisait de demander! ? on se voit très bientôt ?

  7. Bravo Amo une très belle aventure.En te lisant nous avons les larmes de bonheur pour toi.La rencontre avec la dame de 81 ans surement un moment qui restera gravè dans ton coeur,et bien sur toutes les autres rencontres.Les paysages sont fabuleux et pour toi la tête bien charger de souvenirs merveilleux.A bientôt les canards du chaubier.

    1. Ahah content que même les canards se mettent à l’heure d’Internet!! ? Merci beaucoup! Oui c’est sûr que je vais avoir des choses à vous raconter au retour ? des bisous à toute la famille!

  8. Bravo, bravo tu es le plus fort – Trompettes, feu d’artifice, banderole, ballons de couleurs, jeune et jolie jeune fille avec bouquet de roses, ,et pleins de bisous de ma part, tu mérites tout ça et plus encore. je suis très très fière. J’ ai un neveu qui
    mérite la médaille d’or de baroudeur de NZ, du meilleur TA hiker. Nous sommes tous très heureux (nous pauvres humains
    aux pieds de plomb) que tu sois bien arrivé ….. Alors savoure maintenant tous ces moments bons ou mauvais, tu y es arrivé, et tu les garderas tout au long de tes nouvelles aventures , aussi bien dans ta vie personnelle ou dans les relations de travail. Merci encore pour nous avoir fait participer à toutes tes péripéties par le biais de ce journal à épisodes haletants.
    Gros gros bisous d’une admiratrice.

    MM

  9. Chose promise chose due mais en ce moment il faudrait plus d’heures qu’il y en a sur l’horloge!!! Bon bref, perdus au milieu de votre forêt, je pense que vous êtes passés à côté de la nouvelle qui a secoué la planète Sciences le 14 mars dernier : le décès de l’astrophysicien Stephen Hawking. Galfard a perdu son Maître. C’est non seulement un Génie qui est parti mais c’est aussi un bel exemple de courage et une grande leçon de vie. On a comme le sentiment que l’on avancera moins vite désormais sur le chemin de la connaissance inaccessible sans oublier ses paroles  » Il se peut que nous n’atteignons jamais une compréhension complète de l’Univers, dans un sens je m’en réjouis, une fois la théorie ultime découverte, la science ressemblerait à l’alpinisme après la conquête de l’Everest, ce serait ennuyeux ………. de ne rien avoir à découvrir…. »
    Cela te parle non?
    Dans l’ailleurs, le plus beau, le meilleur ce sont les rencontres humaines. Super Mamie, super Senior que Patricia, j’espère que tu lui as demandé son secret de jouvence!!! (soit dit en passant on attend toujours son mail). Cela a dû te rappeler le Pélerin et la Pélerine Belges des chemins de Saint Jacques de Compostelle qui s’étaient échoués chez ta Grand Mère et qu’elle avait requinqué de main de maître.
    En attendant continue bien sur ton chemin d’humeur vagabonde et promis je garde une oreille attentive et Pep’s un oeil averti. BIZ A +.

    1. Merci les Padres! Je vois que tu es toujours aussi inspirée ? c’est sûr que j’ai eu une pensée pour les pèlerins de Compostelle que nous avions accueillis ! ? La « vagabondie » continue bien par ici ?

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